Le site de partage de la langue marquisienne
Te tohua niutavavā hou mea àva atu àva mai i te èo ènana
The new site for sharing the Marquesan language

Vue de la plage Vainaho et du Fort Collet, Taiohae, Nuku Hiva. René Gillotin, 1844.

Leçon 2 : Nature, qualité et identité des êtres animés et inanimés

Écrit par
atousivaismaisnos

vivant2

1 – LES INDÉFINIS : Les entités qui ne portent pas de nom propre sont considérées comme indéfinies.

La question qui les concerne est :

E aha ? (que, quoi, quel, quelle ?)

*- E aha tēnei ? Qu’est-ce que ceci ?

*- E aha tenā? Qu’est-ce que cela ?

Vocabulaire :

*- nohoka, siège / tapu, table / haè, maison

*- hītoro, citron / meika, banane / mako, mangue

Questions et réponses ont la même structure (voir traduction dans les autres exemples un peu plus bas) :

E

aha

tēnei

?

E

tapu

tēnei.

 

E

aha

tenā

?

E

nohoka

tenā.

 

Remarque importante : la langue marquisienne étant privée de verbe « être », cela pose des problèmes aux Européens. Pour l’instant, il suffit de savoir que la qualité d’une entité s’exprime à l’aide de la structure suivante : mea + qualité + entité.

Pour dire : cette mangue est acide, kavakava, on construit (voir traduction dans les autres exemples un peu plus bas) :

Mea

qualité

entité

Mea

kavakava 

tēnei mako.

Chose

acide

cette mangue

Vocabulaire supplémentaire : paa ≠ puku, être mûr ≠ vert, non mûr. / kavakava, être acide / , être gâté, pourri, abîmé. / mānini, être sucré, doux.

Remarque 1 : les mots appelés adjectifs sont des mots-bases ; seul leur environnement détermine leur véritable fonction dans la phrase. Ceux qui font fonction de qualificatif épithète sont invariables et se placent après le mot qu’ils qualifient (sauf makākaiū, grand ≠ petit).

En conséquence, et comme on le verra à la page suivante, même si l’usage se restreint à utiliser la particule verbale « e » devant un mot-base pour en exprimer la nature, on devrait utiliser l’article « he » (un, une, des) quand ce mot est suivi d’un qualificatif (opposition nature/qualité).

Il convient aussi de signaler que la langue marquisienne est une langue agglutinante : différents qualificatifs viennent simplement s’accoler à un mot pour en préciser le sens :

*- vehine kōpū tama (femme ventre enfant = femme enceinte) ; maihini puà kahu (machine savon linge = lave-linge) ; pūtei kouhaha nui (bouteille bouche large = bocal).

Quelques autres exemples de phrases :

*- E aha tēnei ? E mako tēnei/he mako kavakava tēnei. Mea kavakava tēnei mako.

*- Qu’est-ce que ceci ? C’est une mangue/C’est une mangue acide. Cette mangue est acide.


*- E aha tenā? E meika tena/he meika paa tenā. Mea paa tenāmeika.

*- Qu’est-ce que c’est que ça ? C’est une banane/C’est une banane mûre. Cette banane est mûre.


*- He kaiū piha. Te makā pakatea. (Il est unique)

*- Une petite vache (un veau). Le grand quai.

Remarque 2 : les démonstratifs sont corrélatifs aux trois personnes :

1ère

tēnei

ce, cet(te), ceci… près de moi → înei (ici)

2ème

tenā

ce, cet(te), cela… près de toi → înā (là où tu es).

3ème

teâ

ce, cet(te), cela là-bas, près de lui/elle → îâ (là où il/elle est).

 

2 – LES DÉFINIS : les entités qui portent un nom propre (personnes, lieux) sont considérées comme définies. La question qui les concerne est :

O ai ? ( qui, quel(le)) ?

O ai òe ? O Tahia au = Qui es-tu ? Je suis Tahia.

O ai īa ? O Teiki īa = Qui est-il ? C’est Teiki.

O ai to òe ikoa ? O Hina to au ikoa = Quel (qui) est ton nom ? Mon nom est Hina.

O ai tēnei henua ? O Nuku Hiva tēnei henua = Quel est cette terre/ce pays ? Ce pays est Nuku Hiva.

O ai tenā kaavai ? O Pakiu tenā kaavai = Quelle (qui) est cette vallée ? Cette vallée est Pakiu.

O ai teâ motu ? O Ua Pou teâ motu = Quelle (qui) est cette île ? Cette île est Ua Pou.


Mis en conformité avec la graphie académique le 06/08/2022.

 

Comments est propulsé par CComment