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Vue de la plage Vainaho et du Fort Collet, Taiohae, Nuku Hiva. René Gillotin, 1844.

Leçon 14 - Le suffixe « -ìa »

Écrit par

U PEÀUÌA MAI, U ÒKOÌA...

blabla

LE SUFFIXE  « ÌA » SERT  À :

I - NOMINALISER le verbe → faire du verbe UN NOM.

*- tatau, te tatauìa / lire, la lecture. Mea hana nui te tatauìa ma he èo ènana. / Lire en marquisien est difficile.

*- putuputu, te putuputuìa / se réunir, la réunion. Oìoì, enā te putuputuìa io he haèhāmani. / Demain, il y a réunion à l’école.

*- hānau, te hānauìa / naître, la naissance. Ahea te koìka o to òe â hānauìa ? / Quand est ton anniversaire ? (la fête de ta naissance)

*- mate, te mateìa ; pao, te paoìa / mourir, la mort ; être fini, la fin. Aê te mateìa te paoìa o te tau mea paotū. / La mort n’est pas la fin de toute chose.

Remarque : au sud, dans ce 1er cas, -ìa est généralement remplacé par -tina :

*- te tatauìa → te tetautina ; te putuputuìa → te putupututina.

Dans le cas de mots très usuels, -ìa devient -na :

*- Te mateìa → te matena ; te paoìa → te paona.


II - EXPRIMER L’ACCOMPLISSEMENT d’une action :


A) - Il sert à traduire la VOIX PASSIVE


1) - AVEC complément d’agent (c.a.) – celui qui fait l’action.


a) - Introduit par me te (avec le, la…), 
si le c.a. est un moyen matériel, un instrument ou un outil :

*- U humuìa te (i)hovare me te pūrutu. / Le cheval a été attaché par la bride.

*- U pāòtoìa tēnei haè me te tapa. / Cette maison a été divisée en chambres avec du tapa.

b)- Introduit par e (par) dans tous les autres cas : personnes, animaux ou entités auto-actives :

*- U kukumiìa te peto e ai ? / Par qui le chien a-t-il été tué ?

*- U kakahuìa au e te veì. / J’ai été mordu par un cent-pieds.

*- U peìhaìa te potu e to mātou pāriri. / Le chat a été écrasé par notre voiture.


2) - SANS complément d’agent, il se traduit par on :

*- U peàuìa mai ia ù. / On me l’a dit. (Cela m’a été dit.)

*- U veveteìa te koimaa. / On a détaché le bouc.

Remarque : au sud, dans ce 2ème cas, -ìa est remplacé par –tia.

*- U peàuìa mai ia ù. → U peàutia mai ia ù.


3) - ATTENTION :
en raison de leur traduction, les verbes statifs (= d’état) (Ex. : e pī = être plein) ressemblent à des formes passives mais ce sont de simples verbes bases dont le complément est introduit par la préposition i :

*- Ua te tai i te tau kaù èhi. / La mer était pleine de débris de cocos.

*- Ua te pūòo i te ūa. / Le coprah a été gâté par la pluie.

*- U koakoa au i ta ôtou hana. / Je suis content de votre travail.


B - Il équivaut à une SUBORDONNÉE CIRCONSTANCIELLE DE TEMPS et se construit comme suit :

       (I) te + BV-ìa + o/a + sujet (ou bien) To/ta + sujet + BV-ìa (Litt. = à l’action du sujet, …)

*- (I) te huaìa mai o Tahia me i Papeete, u paòpaò īa. / À son retour de Papeete, Tahia était fatiguée.

*- (I) te hakatakiìa o Atamo i ta īa kī, u taaàu te tau peto. / Quand Adam souffla dans son sifflet, les chiens hurlèrent.

*- Ia ai to òe tukuìa i to ù motara ? / À qui as-tu donné ma montre ?

Remarque, au sud, dans ce 3ème cas, -ìa est remplacé par -tina :

*- Ia ai to òe tukutina i to ù motara ?

 

Mis en conformité avec la graphie académique marquisienne le 11/08/2022.

 

 

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