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Te tohua niutavavā hou mea àva atu àva mai i te èo ènana
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Vue de la plage Vainaho et du Fort Collet, Taiohae, Nuku Hiva. René Gillotin, 1844.

Leçon 16 - Les degrés de comparaison

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                                       plus moinsegalite

I - Par SIMPLE OPPOSITION des deux éléments ; on place en premier la qualité la plus importante :

A) - COMPARAISON de SUPÉRIORITÉ ( plus…que ) ; c’est l’élément supérieur qui est placé en premier :

*- Mea kaùoo te puaka, mea iti te potu. / Le cochon est plus gros que le chat.

B) - COMPARAISON d’INFÉRIORITÉ ( moins…que ) ; c’est l’élément inférieur qui est placé en premier :

*- Mea èpo to òe kahu, mea mā to ù. / Mes vêtements sont moins sales que les tiens.

C) - COMPARAISON d’ÉGALITÉ ( aussi…que ) :

1) - Soit les deux éléments se répètent et sont reliés par la conjonction/ préposition me ( avec, comme) :

*- Mea pootu ta ù vehine, mea pootu me ta òe. / Ma femme est aussi belle que la tienne.

2) - Soit le premier élément ne se répète pas et il est remplacé par l’expression : atii me ( pareil « comme ») :

*- Mea pootu ta ù vehine atii me ta òe.

 

II - À l’aide des DIRECTIONNELS : atu, aè/ake, mai.

A) - Le 2ème élément est introduit par I ou IA.

1) - Comparaison de supériorité :

Mea

adjectif

atu / aè

1er élément

i / ia

2ème élément

Mea

koi

  atu / aè

te potu

i

te kioè.

Mea

māàma

òe

ia

ù.

*- Le chat est plus rapide que la souris/le rat.

*- Tu es plus intelligent que moi.


2) - Comparaison d’infériorité :

Mea

adjectif

mai

1er élément

i / ia

2ème élément

Mea

iti

mai

te kioè

i

te potu.

Mea

kaìè

Tui

ia

ù.

*- La souris est plus petite que le chat.

*- Tui est moins fier/orgueilleux que moi.


3) - Comparaison d’/in/égalité ; le 2ème élément est introduit par me :

Expressions

1er élément

me

2ème élément

Aê/e hakatu tahi

Aê/e tahi anaiho

te vaitini o to ù haè

me

te peni o to òe.

Aè/e hua mea anaiho

te māàma o Petero

me

to Kira.

*- La couleur de ma maison est/n’est pas la même que celle de la tienne.

*- L’intelligence de Pierre n’est pas pareille que celle de Kira. (Il est moins intelligent que Kira.)

 

III - En marquisien, on ne peut comparer les compléments d’objet directs ni les compléments circonstanciels des verbes ; ceux-ci doivent devenir sujets pour pouvoir être comparés selon les règles énoncées antérieurement.

*- Pour pouvoir dire : Pierre court plus vite que Jean,

il faut construire : « (C’est) plus vite Pierre que Jean. »

*- Mea koi aè Petero ia Sō.


*- Pour pouvoir dire : Amo a vendu plus d’objets artisanaux que Aro,

il faut construire : « (Sont) plus nombreux les objets qu’Amo a vendu que ceux d’Aro » :

*- Mea nui atu te haìna ìma a Amo i hoko i ta Aro.

 

IV - LES SUPERLATIFS

A) - Le superlatif ABSOLU : très + adjectif : adjectif + oko

*- Mea paa oko tēnei meika./ Cette banane est très mûre.

B) - Le superlatif RELATIF : le plus + adj. + de… : te + nom + adj.+ oko nui + i, ia, io, o, a, i vāveka o...

*- O Nuku Hiva te motu karaiha oko nui io/i vāveka o/ nā motu e ono o te Henua ènana. / Nuku Hiva est la plus grande des six îles Marquises.

*- A vae mai tātou i te moì pootu oko nui i tahipito ! / Élisons/choisissons la fille la plus jolie de toutes !

*- Oia nei te paepae taetae oko nui o te kaavai./ Voici le paepae le plus précieux/important de la vallée.

 

V - QUELQUES MODALITÉS POST-VERBALES SPÉCIFIQUES (pour mémoire)

Afin d’exprimer le superlatif de supériorité absolue (traduction de : très + adjectif), certains mots-base ou verbes statifs sont suivis d’une modalité qui leur est propre ; en voici une liste dont la graphie est parfois incertaine, nombreux les mots tombés en désuétude.

Àkaàka kōtiti/pāhihi

Très léger

Àkiàki, àhiàhi, àniàni pē

Très mince

Anu mātoketoke/metoè/metoke

Très froid

Hakaìpaìpa pē

Très énorme, gigantesque

Hakika/hakiika/hakiki,haanainai=oko

Très

Hame èò, ti/tu

Très sec, sans jus

Have, havi ko

Très habile

Hena noa

Très fermement, solidement

Heò kakā/maikā/makakā/patikā/

patikakā

Très dur

Hohonu maati, matakaiù, makaiùiù

Très profond

Hoo kakā

Très vite (manger)

Ita haèòèò

Très acide

Iti po

Très petit

Kakakaka ki (kikī)

Qui empeste très fort

Kako kī (kikī)/kokokī (S)

Très élastique

Kava kū

Très acide, amer

Kavaivai tī

Très élégant, très bien fait

Kikakika ki (kikī)

Très ouvert

Makika (tout seul) = oko

Très

Mamae oko (taetae)

Objet très précieux

Mamao ki (kikī)

Très loin

Maukī (kikī)

Très solide, très ferme

Meha ti

Très sec (linge) ; t. rabougri

Menia ka (kakā)

Très lisse

Menino paa

Très calme, calme plat (mer)

Mini ka (kakā)

Très serrés les uns des autres

Momo kiò, kiho, niho, tiko

Très petit

Mooèòèò (S)

Très sec

Motoù hakaiàià/hakenakena/hatevivi

hativivi

Très épais

Namu kakā kū

Qui sent très mauvais

Naohe, niohe, nioè pē

Très effilé, très fluet

Nikanika pē

Très sale, boueux, noir

Noko ka

Très ample, profond, VASTE

Òa mamake/metaì(S)

Très long (géant)

Oko ki (kikī)

Très fort

Paa nini (Hei), nekuhe

Très mûr (sur l’arbre),très mou

Paka meô

Très cuit, desséché

Pao onaona/kokokoko/mitikaa/

mitipaa/mitikaea

Complètement fini, épuisé, fini

Pē koraha/korakora

Très mal/mauvais

Pē kaù

Entièrement pourri

Peehu naìnaì

Très mou, confortable

Peemō ka (kakā)

Très glissant

Pī pahupahu/kookoo/kouna/māiniini/

heòmaikā/mamakā/hanokonoko/

heèèi

Très plein, comble, replet

Pūkiki haveàveà

Très rouge, écarlate

Taìtaì pē

Très propre

Tata èka/tata èka po

Très, très proche

Tohe ka (kakā)

Très obstiné

Toitoi noa

Très juste, vrai

Toko hakuìkuì/mātuìtuì/metuì/metuki

hatuìtuì/hatutau/hookeko

Très lourd

Très pénible

Vaavaa ti

Très petit

 

Mis en conformité avec la graphie académique marquisienne le 11/08/2022,
(exception faite du tableau ci-dessus pour les raisons évoquées juste avant sa présentation.)

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