1 – LES INDÉFINIS : Les entités qui ne portent pas de nom propre sont considérées comme indéfinies.
La question qui les concerne est :
E aha ? (que, quoi, quel, quelle ?)
*- E aha tēnei ? Qu’est-ce que ceci ?
*- E aha tenā? Qu’est-ce que cela ?
Vocabulaire :
*- nohoka, siège / tapu, table / haè, maison
*- hītoro, citron / meika, banane / mako, mangue
Questions et réponses ont la même structure (voir traduction dans les autres exemples un peu plus bas) :
E |
aha |
tēnei |
? |
E |
tapu |
tēnei. |
|
E |
aha |
tenā |
? |
E |
nohoka |
tenā. |
Remarque importante : la langue marquisienne étant privée de verbe « être », cela pose des problèmes aux Européens. Pour l’instant, il suffit de savoir que la qualité d’une entité s’exprime à l’aide de la structure suivante : mea + qualité + entité.
Pour dire : cette mangue est acide, kavakava, on construit (voir traduction dans les autres exemples un peu plus bas) :
Mea |
qualité |
entité |
Mea |
kavakava |
tēnei mako. |
Chose |
acide |
cette mangue |
Vocabulaire supplémentaire : paa ≠ puku, être mûr ≠ vert, non mûr. / kavakava, être acide / pē, être gâté, pourri, abîmé. / mānini, être sucré, doux.
Remarque 1 : les mots appelés adjectifs sont des mots-bases ; seul leur environnement détermine leur véritable fonction dans la phrase. Ceux qui font fonction de qualificatif épithète sont invariables et se placent après le mot qu’ils qualifient (sauf makā ≠ kaiū, grand ≠ petit).
En conséquence, et comme on le verra à la page suivante, même si l’usage se restreint à utiliser la particule verbale « e » devant un mot-base pour en exprimer la nature, on devrait utiliser l’article « he » (un, une, des) quand ce mot est suivi d’un qualificatif (opposition nature/qualité).
Il convient aussi de signaler que la langue marquisienne est une langue agglutinante : différents qualificatifs viennent simplement s’accoler à un mot pour en préciser le sens :
*- vehine kōpū tama (femme ventre enfant = femme enceinte) ; maihini puà kahu (machine savon linge = lave-linge) ; pūtei kouhaha nui (bouteille bouche large = bocal).
Quelques autres exemples de phrases :
*- E aha tēnei ? E mako tēnei/he mako kavakava tēnei. Mea kavakava tēnei mako.
*- Qu’est-ce que ceci ? C’est une mangue/C’est une mangue acide. Cette mangue est acide.
*- E aha tenā? E meika tena/he meika paa tenā. Mea paa tenāmeika.
*- Qu’est-ce que c’est que ça ? C’est une banane/C’est une banane mûre. Cette banane est mûre.
*- He kaiū piha. Te makā pakatea. (Il est unique)
*- Une petite vache (un veau). Le grand quai.
Remarque 2 : les démonstratifs sont corrélatifs aux trois personnes :
1ère |
tēnei |
ce, cet(te), ceci… près de moi → înei (ici) |
2ème |
tenā |
ce, cet(te), cela… près de toi → înā (là où tu es). |
3ème |
teâ |
ce, cet(te), cela là-bas, près de lui/elle → îâ (là où il/elle est). |
2 – LES DÉFINIS : les entités qui portent un nom propre (personnes, lieux) sont considérées comme définies. La question qui les concerne est :
O ai ? ( qui, quel(le)) ?
O ai òe ? O Tahia au = Qui es-tu ? Je suis Tahia.
O ai īa ? O Teiki īa = Qui est-il ? C’est Teiki.
O ai to òe ikoa ? O Hina to au ikoa = Quel (qui) est ton nom ? Mon nom est Hina.
O ai tēnei henua ? O Nuku Hiva tēnei henua = Quel est cette terre/ce pays ? Ce pays est Nuku Hiva.
O ai tenā kaavai ? O Pakiu tenā kaavai = Quelle (qui) est cette vallée ? Cette vallée est Pakiu.
O ai teâ motu ? O Ua Pou teâ motu = Quelle (qui) est cette île ? Cette île est Ua Pou.
Mis en conformité avec la graphie académique le 06/08/2022.