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Vue de la plage Vainaho et du Fort Collet, Taiohae, Nuku Hiva. René Gillotin, 1844.

MAÈ (Étude de vocabulaire)

Écrit par

geant

Le mot maè utilisé par la jeunesse marquisienne est un peu le pendant du mot français énorme utilisé à tout va de nos jours (ou du mot anglais awsome, avec le même sens).

Il a, de surcroît, la particularité de se construire comme son synonyme makā, c'est-à-dire qu’au lieu se positionner après le mot qu’il qualifie, il se place exceptionnellement avant, comme pour son contraire kaiū (petit), et òna (cher, chéri).

Longtemps je me suis interrogé en vain sur l’origine de ce mot. Suspectant une origine tahitienne, j’ai, aussi en vain, parcouru le dictionnaire de l’Académie tahitienne.

Un jour, enfin, au cours de mon étude régulière du dictionnaire de Mgr Dordillon, à la page 144-I, je suis tombé sur le mot humare suivi de près de ses synonymes humoro et humoo.

C’est leur signification de « énorme », « très gros » qui m’a interpelé, et, en un éclair, j’ai saisi le lien entre humare et maè.

Interrogés à ce sujet, mes amis marquisiens me dirent ne pas connaître de humare, mais un umare avec le même sens, dont je n’ai trouvé de trace dans aucun dictionnaire.

Si, à ma connaissance, humoro et humoo n’ont pas laissé de descendance, mon intuition linguistique me porte à croire qu’au fil des années, de humare, on est passé à umare, puis à mare qui a finalement évolué en maè.


Faites-moi savoir ce que vous en pensez !

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Rédigé par Jacques Iakopo Pelleau
Mis en conformité avec la graphie académique marquisienne le 21/08/2022.

 

 

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